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Biographie

Enfance

Alors que l'année 1889 touchait à sa fin, plus concrètement le dernier jour de l'année, naissait dans la maison de campagne basque Perune-Zarre d'Ataun S. Gregorio José Miguel de Barandiarán. Il était le dernier des 9 enfants de Francisco Antonio Barandiarán et María Antonia Ayerbe. Deux des cinq fils étaient mort durant leur enfance. Trois des quatre filles devinrent religieuses.

Le père de José Miguel acheta la maison de campagne et les terres que la famille cultivait et qu'elle louait auparavant. Son pére était à la fois agriculteur et marchand de bétail. José Miguel se souvient que, lorsque son père revenait des foires d'Alsasua ou d'Ordizia, il déposait l'argent gagné devant toute la famille. Ils n'étaient pas aisés, mais ils ne leurs manquaient de rien.

A cette époque là, la plupart des familles d'Ataun cultivaient la terre. Des 1.000 habitants du quartier de S. Gregorio, seul une vingtaine de personnes savaient signer.

La même année où José Miguel était né, le premier autobus entre Ataun et Beasain commença à circuler, mais durant les dix premières années de notre siècle, ceux qui l'utilisaient étaient considérés riches.

Seul les curés et quelques personnes aisés dominaient l'espagnol. Celle-ci se considérait la langue des gens riches et cultivés.

L'ambiance du village et de ses habitants était influencée par des expériences mythiques et magiques. Les enfants saluaient la lune en l'appelant "Illargi amandrea" (Mère Lune). Ils pensaient que Mikolas avait construit un pont du village, sous lequel, en un temps lointain, vivaient les lamies, et où les sorcières avaient lavées leur linges dans ces eaux les nuits de pleine lune. De la même manière, ils croyaient que dans les grottes voisines habitait autrefois Tartalo, l'anthropophage d'un seul oeil et que le "basajaun" (Seigneur de la Forêt) vivait dans la forêt.

Tout cela était présent dans le sentiment des gens et il était habituel de recourir à des pratiques, telles que protéger la maison avec des branches d'aubépine et de frêne la veille de S. Jean, ou celle de se protéger contre les sorcières, en plantant le "eguzki-lore" (tournesol) devant la porte d'entrée de la maison.

Cependant, tout ceci se pratiquait dans un milieu chargé de traditions chrétiennes. Les vocations religieuses étaient très nombreuses. La propre famille de José Miguel lisait fréquement la vie des saints en égrenant le maïs.

C'est dans ce milieu chrétien, imprégné de très anciens mythes et traditions, que se déroula l'enfance de José Miguel.

José Miguel a toujours gardé un souvenir très intense de son enfance et a démontré un profond attachement à son village. Lorsqu'il était exilé à Sara, il montait quelque fois à Larrun, pour pouvoir observer Ernio et ainsi voir la maison de son enfance. Cet enracinement avait comme base principale le souvenir et la nostalgie de sa famille.

Lui même l'a dit:"C'est cette sympathie sociale de la famille qui laisse les plus profondes traces dans la plupart des cas, surtout pour les enfants de la campagne basque, parce qu'elle est la plus intense, la plus constante, la plus intime, presque la seule qui, pendant longtemps, nourrit la vie de l'homme".

Poursuivons avec sa famille. Son père ne savait ni lire ni écrire, mais il savait ce qu'il voulait. L'organiste du village l'informa que l'une de ses filles s'intéressait et avait des dons pour la musique. Donc, sans mot dire, il acheta un piano. Un piano qui arriva dans un chariot de boeufs à une maison de campagne d'Ataun, vers la fin du XIXème siècle. C'est ainsi qu'il le ramena d'Ordizia un jour de foire. Cette fille entra plus tard au couvent et fut professeur de Musique dans plusieurs couvents et, finalement, organiste à St. Bernard d'Anglet.

JESUS ALTUNA DK.

A l'ecole

José Miguel reçut son éducation religieuse de la main de sa mère. Il apprit les lettres à l'école du village. Les textes étaient écrits en espagnol et les enfants ignoraient complétement cette langue. La pratique de la bague s'appliquait avec sévérité, et consistait à mettre une bague à l'enfant qui parlait en Euskera et celui-ci restait puni à la fin de la journée. Les enfants cherchaient la forme d'accuser leurs camarades afin d'éviter ainsi la punition, en leur passant la bague.

C'est pourquoi José Miguel n'aimait pas l'école du village. Cependant, il fit de remarquables progrès. Il assista à cette école jusqu'à ses 14 ans, âge à laquelle il décide de devenir prêtre. Il entra dans le Préceptorat de Baliarrain, très conscient du sacrifice économique que cela supposait pour ses parents. Le jour de la rentrée, le précepteur informa aux étudiants que le jour suivant il fallait se lever à six heures du matin. José Miguel s'était réveillé avant l'heure et il entendit les cloches de l'église à six heures. Il n'entendit aucun bruit, ni dans le couloir ni dans les autres chambres, et pensa qu'il devait prévenir de l'heure qu'il était. Il traduisit mentalement ce qu'il voulait dire: "Jaunak = Messieurs, Seiek = six heures, Jo due = ont frappé". Il sortit dans le couloir et cria: "Messieurs, six heures ont frappé".

Durant plusieurs jours, beaucoup de ses camarades répétaient à la récréation: "six heures ont frappé".

Changer d'école fut très difficile pour lui. D'une part, il y avait la nostalgie de son foyer et d'autre part, son faible espagnol. Lorsque le premier trimestre termina et qu'il reçut le montant de sa pension, il eut des remords pour l'effort que ses parents faisaient et pour le peu de progrès que, selon lui, il avait fait. De retour chez lui, pour les vacances de Noël, il annonça à sa mère qu'il ne voulait plus retourner au Préceptorat. Sa mère comprit sa préoccupation mais par la même occasion, savait qu'il faisait des progrès dans ses études et que, probablement, il serait le seul étudiant du groupe capable de passer deux années scolaires en une seule année. Quand son père se rendit compte que sa principale préoccupation était les frais que cela supposait pour la famille, il lui dit:"Si tu veux devenir prêtre, en avant. Dans ce monde, si l'on veut quelque chose, il faut faire des efforts pour l'obtenir".

Alors que l'année scolaire touchait à sa fin, les examens se déroulaient au Séminaire de Vitoria. Lorsque le Président du Tribunal, Recteur du Séminaire, vit arriver le jeune homme, il lui dit en Euskera:

"Ataungo frutua"

"Ez ola oittua" repondit en vers le garçon, surmontant ainsi sa timidité. ("Fruit d'Ataun". "Pas habitué à ces affaires".)

Lorsque l'examen conclut, il lui dit: "Tu sais plus latin qu'espagnol. Mais tu dois aussi apprendre l'espagnol".

Le jeune homme pensait qu'il avait échoué son examen. Il attendit la note avec impatience et sa joie fut immense lorsqu'il sut qu'il avait passé deux années en une seule.

Encore en 1989, José Miguel disait qu'il se souvenait de ce moment là comme l'un des plus heureux de sa vie. Il rentra à Ataun, avec d'autres camarades en jetant des pétards depuis le train. Il jeta le dernier juste avant d'arriver chez lui.

Lorsque sa mère le vit si heureux, elle pensa qu'elle aussi pouvait sans aucun doute être fière du succès de son fils et elle l'emmena à l'entrée de la maison, où la famille avait deux pommiers courbés sous le poids des pommes et elle lui dit:"Ces pommiers nous donnent une grande leçon. Plus ils donnent, plus ils sont humbles".

En automne, il retourna heureux à Baliarrain pour étudier la troisième année de latin. Mais ces dernières vacances de Noël comme séminariste furent les plus tristes de sa vie. Au début de celles-ci, sa mère décéda. José Miguel se souvenait intensément de l'immense douleur qu'il ressentit.

Au seminaire de Vitoria

En automne de l'année suivante, il entra au Séminaire de Vitoria, situé près de la Cathédrale Vieille, où il étudia Philosophie et Théologie. Il s'intéressa à toutes les matières et se consacra à chacune d'elles avec application. En même temps et individuellement, il étudia Magistère.

Il s'intéressa particulièrement à la Physique et à la Géologie. Il dédiait les étés, avec un ami étudiant d'Ingénierie des Eaux et Forêts, à faire de nombreuses excursions aux monts d'Ataun, pour observer leur nature géologique.

Tout passa tranquilement jusqu'à la moitié de ses études de théologie. Les études de Sociologie et de Sciences, qu'il apprenait individuellement, le firent douter de sa foi, jusqu'à présent tranquille. Ceci fut la raison fondamentale de son postérieur dévouement à l'étude de l'Histoire des Religions.

Après avoir trouvé une réponse à son probléme personnel, il ne voulut pas se contenter à devenir un érudit de l'Histoire des Religions. Il décida de faire des recherches pour son propre compte, considérant que la forme la plus logique de commencer était étudier son propre Peuple, où il voyait que survivaient des éléments de religions antérieures christianisés, que lui même avait appris pendant son enfance. C'est à ce moment là que commence son futur dévouement à la recherche Archéologique et Ethnographique du Pays Basque.

Non satisfait avec la paix intérieure qu'il avait obtenu à l'aide de ses études, qui provenaient en fait de croyants catholiques, il voulut comparer ses idées avec celles d'autres personnes possédant d'autres croyances religieuses. C'est ainsi que l'on peut le voir pendant ses vacances d'été de 1913, une année avant la fin de ses études universitaires, à l'Université de Leipzig, suivant un cours sur la Psychologie des Peuples, expliqué par le Prof. Wundt.

Au début de la nouvelle année universitaire à Vitoria, la dernière de ses études, il fut chargé d'expliquer l'Histoire des Religions, mais un changement du plan d'études et l'absence de professeur titulaire de Physique, font qu'il soit chargé de cette matière provisoirement, charge provisoire qui dura jusqu'en 1936, date où la guerre civile met définitivement fin à son professorat au Séminaire de Vitoria.

Il est ordonné prêtre à la fin de 1914 et est envoyé à Burgos pour passer sa licence de Théologie.

L'année suivante, meurt son père.

Lorsque la Première Guerre Mondiale se déclenche, Barandiarán, qui avait fabriqué un appareil de radio-galène, écoutait et commentait les nouvelles concernant la guerre avant même de paraître dans la presse locale. Cela lui créa des problèmes et il reçut des inspections des Autorités du département, qui pensaient qu'il faisait de l'espionnage. Après quelques enquêtes, l'autorité compétente fut convaincue qu'il ne s'agissait que d'un récepteur que n'importe qui pouvait fabriquer.

1916: Équipe Aranzadi - Barandiaran - Eguren

L'été 1916, Barandiarán orienta définitivement ses recherches. Accompagné d'un voisin de S. Gregorio, il monta jusqu'au rocher de Jentilbaratza, où il reconnut un château médieval mentionné à Ataun par Jiménez de Rada et duquel on pensait, d'après Gorosabel, qu'il était situé dans le centre ville de S. Gregorio.

De la prospection de Jentilbaratza, le résultat fut l'une des découvertes les plus importantes pour les futures recherches de José Miguel. L'homme qui l'accompagnait à Jentilbaratza et qui le vit creuser, discuta avec lui des "Jentiles" et lui affirma qu'il savait où étaient enterrés les derniers représentants de cette race et que si José Miguel le voulait, il l'accompagnerait à cet endroit, situé à Aralar. José Miguel fut très intéressé par cette information et ils prirent rendez-vous le jour suivant à l'endroit mentionné.

Le jour de la rencontre, l'homme de la veille n'apparut pas et José Miguel partit seul vers la montagne. Après une longue marche, il s'assit sur une grande pierre qui se trouvait à un endroit nommé Argarbi. Sous ses pieds, se trouvait une taupinière, où il découvrit un fragment de mâchoire humaine. Il se leva et regardant autour de lui, vit un jeune berger à qui il demanda s'il avait entendu parler des "Jentiles". Le jeune homme lui raconta que cette race disparut avec l'arrivée du Kismi. Cette légende raconte l'arrivée du Christianisme au Pays et la disparition des "Jentiles" sous la pierre tombale nommée Jentillarri.

José Miguel découvrit ainsi 9 tombes à cet endroit et envoya une lettre sur cette découverte à la revue "Euskalerriaren alde" de San Sebastián. Lorsque PM. De Soraluce, Directeur du Musée Ethnographique de la ville, prit connaissance de cette publication, il écrivit au jeune Barandiarán afin de lui faire savoir que ces tombes étaient des dolmens préhistoriques, inconnus sous ce nom jusqu'à présent. De plus, il ajoutait que précisement à cette même époque, le Prof. T. De Aranzadi, originaire de Bergara et Professeur d'Anthropologie à l'Université de Barcelone, était en train de faire des fouilles dans des monuments similaires au Aralar navarrais et qu'il devait prendre contact avec lui.

José Miguel écrivit au Prof. Aranzadi, qui lui répondit avec une invitation à faire des fouilles de ces monuments et lui indiqua d'entrer en contact avec le Prof. E. De Eguren, originaire de Vitoria et Professeur de Géologie à l'Université d'Oviedo, qui pourrait lui aussi les accompagner durant ces recherches.

A Noël de cette même année, José Miguel contacta Eguren et ils décidèrent d'explorer la zone au début de l'été suivant (1917). En août de l'année citée, José Miguel fit la connaissance de D.T. de Aranzadi et ils commencèrent avec Eguren, la première expédition de fouilles et recherches des dolmens de l'Aralar de Guipúzcoa.

C'est ainsi que se créa l'équipe d'investigation préhistorique Aranzadi-Barandiarán-Eguren, qui réalisa tant de prospections, fouilles et recherches durant les 20 années suivantes, jusqu'à ce que la guerre de 1936 les sépara.

Pour José Miguel, ces premières recherches constituèrent une période décisive dans sa vie. Il a toujours eut très présente la première sortie aux gisements comme envahie d'une grande émotion; ils entraient dans un monde inconnu, dont ils ne connaissaient que de mystérieuses légendes, qui parlaient d'hommes non moins mystérieux.

Au début de l'année 1917-1918, José Miguel prononça le discours d'inauguration du nouveau cours, utilisant comme sujet la Préhistoire Basque. L'Abbé Breuil, le plus grand pontife de la Préhistoire mondiale à cette époque là, qui avait été dans les grottes d'Aitzbitarte à Landarbaso, entendit parler du discours par l'intermédiaire de Soraluce. Breuil écrivit à Barandiarán en relation avec les grottes et lui ouvrant les portes du forum scientifique international. Quelques années plus tard, en 1923 et 1924, Barandiarán assista à deux cours donnés par le Prf. Breuil à l'Institut de Paléontologie de Paris.

Il est possible de dire qu'en 1916, année de création de l'équipe Aranzadi-Barandiarán-Eguren, les recherches concernant la Préhistoire Basque entrent dans une nouvelle phase. Les travaux réalisés antérieurement n'étaient qu'un travail d'amateurs. Avec la formation de cette équipe, ces recherches atteignent un niveau scientifique.

Le résultat de cet avancement, furent les fouilles systématiques réalisées dans les grottes et monuments mégalithiques de l'ensemble du Pays:

Grottes:

Biscaye: Santimamine, Lumentxa, Venta Laperra, Bolinkoba, Atxurra, Silibranca

Guipúzcoa: Urtiaga, Ermittia, Jentilletxeta

Alava: Grottes artificielles de Treviño

Dolmens:

Guipúzcoa: Aralar, Elosua-Plazentzia, AtaunBurunda, Altzania, Urbia, Belabieta, Kalamua

Navarre: Auritz, Auritzperri, Gorriti, Aralar, Urbasa.

Alava: Entzia.

Après les expéditions d'été, arrivait le moment d'étudier les matériels récupérés pendant les fouilles et préparer la publication des résultats obtenus. Ceci supposait visiter les musées européens, pour pouvoir comparer leurs découvertes avec celles d'autres sites archéologiques. C'est ainsi que Barandiarán visita des musées de France, Suisse, Allemagne, Autriche... quelque fois seul et d'autre fois avec Aranzadi.

José Miguel réalisait les recherches préhistoriques et continuait avec les ethnographiques à la fois. Il ne faut pas oublier que c'est de là que venait la source de sa carrière scientifique et qu'Aranzadi avait suivi le même trajet.

Dans ce domaine, l'arrivée d'une lettre de W. Schmidt, fondateur de la revue internationale d'Ethnologie et Linguistique "Anthropos" et âme de l'Ecole Culturelle de Vienne, fut pour Barandiarán une aide précieuse. Cette lettre fut écrite lorsqu'il connut José Miguel à travers d'un travail publié en 1919 sur la magie, et dans laquelle il lui offrait la possibilité de devenir correspondant de sa revue, en utilisant des questionnaires qu'il lui enverrait de Vienne.

Comme résultat de ces recherches, José Miguel donne trois pas importants en 1921:

  • D'une part, il crée la "Sociedad de Eusko Folklore", qui siège au Séminaire de Vitoria.A travers de cette Société, il essaye de former un "corpus" concernant la vie traditionnelle basque mais avec rigueur scientifique, en abandonant le caractère romantique que contenait les descriptions antérieures.
  • Il fonde la revue "Anuario de Eusko-Folklore" qui se publie encore de nos jours, malgré une période d'intérruption provoquée par la guerre. La revue recueillait les travaux de recherche réalisés.
  • De la même manière, il fonde la publication "Eusko-Folklore. Materiales y Cuestionarios", qui recueille principalement les légendes, traditions, croyances, moeurs, pratiques religieuses et magiques... du Peuple Basque.

Cependant, en 1924, surgissent d'importantes difficultés à toute cette labeur. Il existait deux causes principales. Tout d'abord, les études sur le Peuple Basque étaient considérées propres d'une politique séparatiste et ensuite, les recherches que Barandiarán réalisait, appartenaient au domaine des Sciences "profanes". Ainsi, ses supérieurs ecclésiastiques l'empêchèrent d'assister aux réunions du Conseil de la "Sociedad de Estudios Vascos", dont il était membre. Le propre Recteur du Séminaire décrivait les Annuaires d'Eusko-Folklore comme "une anêrie". Alors qu'allait s'inaugurer le Musée Diocésain au Séminaire, le Recteur refusa qu'une série de matériels préhistoriques apportés par José Miguel soient exposés, parce qu'il les considérait "des bêtises".

Comme résultat, en 1925, le siège de la "Sociedad de Eusko-Folklore" abandonna le Séminaire. Son nouveau siège fut l'Ecole d'Arts et Métiers de Vitoria où, à son tour et au courant de la même année, naissait le Centre des Recherches Préhistoriques de la "Sociedad de Estudios Vascos", sous la présidence de José Miguel Barandiarán.

Face à l'incompréhension interne de ses supérieurs ecclésiastiques et de certains secteurs politiques, les recherches dirigées et réalisées par José Miguel augmentaient de plus en plus en prestige dans les Centres européens de recherche ethnographique. Ainsi, en 1930, il fut nommé Directeur régional du Musée du Peuple Espagnol de Madrid et en 1934, à Londres, membre du Conseil Permanent des Congrès Internationaux d'Anthropologie et Ethnologie.

Une autre source de critiques fut celle des milieux anticléricaux, comme celle du journal "El Sol" de Madrid, qui critiquait les travaux de Barandiarán comme peu objectifs et fiables, étant donné que leurs origines venaient d'un homme vêtu d'une soutane.

Par contre, il reçut l'appui d'un homme aussi peu suspect, à cet effet, comme le fut Pío Baroja, qui écrivit à Barandiarán, en lui priant d'accepter son neveu Julio Caro Baroja, dans l'équipe de recherche qui allait faire des fouilles dans les grottes de Carranza. Caro Baroja raconte de ce séjour à Carranza: "Alors qu'à l'Université je devais supporter des cours ennuyeux et décourageants... et d'autres abominations dans le genre, Barandiarán, lui, nous donnait des idées très claires et précises sur la méthode historico-culturelle, sur les récentes recherches de Malinowski, sur l'idée de Dieu entre les primitifs, sur la pensée de Durkheim ou de Wundt... De telle manière que, dans une grotte paléolithique et de la bouche d'un prêtre catholique basque émanait plus de matière universitaire que dans les propres amphithéâtres universitaires de Madrid".

Entre-temps, le travail de l'équipe Aranzadi-Barandiarán-Eguren continuait, avec des anécdotes dignes d'être mentionnées. Un jour qu'ils revenaient des fouilles en allant vers Bedarona (Biscaye), ils rencontrèrent une mendiante qui sortait du village et qui leur dit:"A Bedarona, peu de seigneurie", en voulant insinuer qu'ils n'allaient recevoir aucune aumône.

L'un des noms que les trois membres de l'équipe recevaient était "les trois troglodytes tristes", nom duquel José Miguel précisait habituellement qu'il était vrai de les nommer troglodytes puisqu'ils passaient la plupart de leurs vies dans les grottes, mais qu'ils n'étaient absolument pas tristes.

Pendant ces années là, la vie du Séminaire subit un important changement. En 1930, s'inaugura le nouveau bâtiment et par la même occasion, il y eut un renouvellement des professeurs, qui introduisirent une vie académique plus appropriée à l'époque.

L'année suivante, s'instaura la République et entraîna le réveil de l'anticléricalisme jusqu'à présent larvé. Après l'incendie des couvents dans diverses parties de l'Espagne, les rumeurs faisaient croire que le Séminaire allait être attaqué.

Le Séminaire subit l'animosité des deux parties, même de la droite, pour le considérer source de nationalisme. D'un côté les études de Barandiarán et de l'autre, l'Académie Cardaveraz, pour l'étude et la diffusion de l'Euskera, dirigée par Manuel Lecuona, attiraient de constantes critiques.

1936: L'exile

Ainsi arrive l'année 1936. En juillet, Aranzadi et Barandiarán réalisaient la neuvième expédition de fouilles au gisement d'Urtiaga (Itziar). Le 18 juillet, ils apprirent l'insurrection du Général Franco. Ils pensaient qu'il ne s'agissait que d'une brève révolte, ce pourquoi ils continuèrent leur travail jusqu'au 24, malgré l'augmentation de la tension et des gens qui prennaient la fuite. Quelques personnes se réfugiaient dans la pension où Barandiarán se logeait.

Le 25 juillet, au lever du jour, apparut un groupe de miliciens qui entoura la pension. Le chef de la milice entra dans la chambre de José Miguel, demanda ses papiers et qu'elles étaient ses idées politiques. José Miguel répondit que s'il l'eût demandé pourquoi il croyait en Dieu ou pourquoi il était prêtre, il aurait eût une réponse, puisqu'il s'agissait de thèmes sur lesquels il avait longuement pensé; mais la politique était un sujet auquel il n'avait pas vraiment pensé. Donc, s'il répondait à cette question, sa réponse serait celle d'un sot, car il est peu prudent de parler de chose que l'on ne connait pas.

Le chef du groupe lui répondit: "si tous les espagnols pensaient comme vous, cette guerre n'aurait aucune raison d'être".

Compte tenu que la situation devenait chaque fois plus préoccupante, Aranzadi et Barandiarán décidèrent d'aller à Bilbao, l'un pour rejoindre plus tard sa famille à Barcelone et José Miguel pour continuer son travail à Biscaye. En arrivant à la gare d'Atxuri, trois miliciens fouillaient les bagages des voyageurs. Ils demandèrent à José Miguel s'il avait quelque chose à déclarer, et celui-ci de répondre, un crâne. En effet, durant l'expédition d'Urtiaga, ils avaient découvert le fameux crâne BI de ce gisement. Les miliciens le regardèrent l'air confus et tournaient nerveux autour de la valise. José Miguel l'ouvrit et, à la vue du crâne, l'un des miliciens ordonna "fermez !" Et rien ne passa.

Barandiarán et Aranzadi se séparèrent à Bilbao. Eguren, malade à cette époque, n'avait pas pu les accompagner dans cette expédition. A cette date, termine le travail d'équipe réalisé par les trois collégues pendant 20 ans. Ils ne se virent plus jamais. Eguren mourut en 1942 et Aranzadi en 1945. José Miguel apprit leurs morts durant son exil.

Barandiarán, après avoir réalisé quelques prospections dans la zone de Lekeitio, se dirigea au Séminaire Mineur de Saturraran, où 40 séminaristes d'Alava, qui suivaient un cours d'été, y étaient bloqués sans pouvoir retourner chez eux. La présence de José Miguel au Séminaire fut un grand soulagement pour tous, car les professeurs et les séminaristes avaient peur.

Entre-temps, les troupes de Franco avançaient sur Gipuzkoa et José Miguel réfléchissait sur la forme d'envoyer les séminaristes chez eux. Après plusieurs visites, dont la plus importante celle réalisée à Mr. Manuel de Irujo, Ministre de la Guerre, il fut possible de faire passer les séminaristes, à travers Mondragón.

Une fois fait, José Miguel obtînt un autre permis pour pouvoir embarquer 18 personnes direction S. Jean de Luz.

Une nuit, ils sortirent du port de Motrico, avec d'autres fugitifs. Barandiarán décrit ainsi ce voyage dans son journal:

"A neuf heures du soir, nous arrivons au port de Motrico... Le mot de passe est "Itziar"... Les gens s'attroupent dans le port. C'est un grouillement et un chaos complet. Un canot mène les gens avec difficulté à de petits bâteaux à vapeur qui, dû à la marée basse, nous attendent hors du quai.

Nous sommes environ 45 fugitifs. Avec nous, embarquent quatre ou cinq "mendigoizales" armés de fusils, au cas où il faudrait se défendre. Nous partons vers l'exil à 11 heures moins cinq. Les étoiles continuent leurs cours silencieuses. Nous laissons derrière nous l'ensemble des petites lumières, qui nous indiquent que nous nous éloignons petit à petit de Motrico. Puis nous pouvons distinguer des groupes similaires d'Ondarroa, Deva, Itziarþ. Nous gagnons le large, puis virons sur la droite, vers S. Jean de Luz. Nous n'allumons pas de lumières afin de ne pas être vus. Irigoyen allume un briquet à amadou pour allumer une cigarette; une pluie de protestations lui arrive de parts et d'autres du bateau.

Nous arrivons à Socoa à cinq heures du matin. C'est un voyage triste: un grand nombre de jeunes de Motrico qui fuient la guerre voyagent avec nous, ils ne savent pas ce qu'ils feront, où ils logeront, où se diriger une fois arrivés à Saint Jean de Luz. A côté de moi, il y a une dame qui pleure avec amertume de temps en temps. Tous se lamentent de leur propre sort".

L'idée de José Miguel et des autres professeurs qui arrivaient à S. Jean de Luz, était de retourner à Vitoria pour la nouvelle année scolaire, mais lorsqu'ils essayèrent d'obtenir le passeport, le retour leur était refusé. De plus José Miguel apprit, qu'il ne pouvait pas rentrer au Séminaire. Il pensa que la cause de cette interdiction pouvait être le sujet de ses recherches, puisqu'il n'avait jamais fait de politique.

Mr. Mateo Múgica, son évêque, aussi était en exil.

Finalement, il fut envoyé du Séminaire de Vitoria au Séminaire de Bayonne afin d'aider les séminaristes de Vitoria refugiés là-bas.

C'est pourquoi José Miguel ne perda jamais l'espérance et que tôt ou tard, le Séminaire de Vitoria l'appelerait. En attendant ce jour, il refusait d'importants travaux de participation dans diverses Universités. Il faut préciser que l'une de ces propositions était occuper une chaire à la Columbia University de New York, offre qu'il reçut en octobre 1939, alors que la guerre mondiale avait commencée et que les basques exilés en France prévoyaient des jours difficiles.

Au début de 1937, il commença les recherches préhistoriques et ethnographiques dans le Pays Basque Continental et en 1938, il repris les travaux du Laboratoire d'Ethnologie et Eusko-Folklore, avec la subvention des Musées de France. Comme dit le proverbe à quelque chose malheur est bon, ces années d'exil lui offrirent la possibilité de mieux connaître et étudier cette partie du Pays Basque, qu'il connaissait à peine.

Au début, il habita à Biarritz, avec une nièce, qui dut retourner moins d'un an après à Ataun et s'occuper de sa mère malade. Plus tard, prit la relève sa nièce Pilar, fille de son frère aîné, qui l'accompagna durant le reste de son exil, fidèle et pleine d'attentions envers lui, jusqu'à sa mort.

En 1945, ils se rendent à Sara, où ils demeurent les 13 dernières années d'exil. Dans la maison Bidartea, il continue ses recherches préhistoriques et ethnographiques. Parmi ses dernières investigations, il faut insister sur l'étude ethnographique de cette ville, qui fut publiée postérieurement dans l'Annuaire d'Eusko-Folklore.

Pendant ces années, le Ministère d'Education en France, le chargea, en tant que membre de la Commission de Monuments Historiques, de dresser un inventaire des Monuments Mégalithiques des Bas Pyrénées.

Par la même occasion, l'Université de Frankfurt lui proposa de collaborer avec la revue que l'on y publiait. Ce travail l'obligeait de visiter constament la zone des Pyrénées et pour pouvoir se déplacer librement dans la région, il reçut des autorités allemandes un document officiel. Pour réaliser son travail, il avait besoin du fichier qu'il possédait au Séminaire de Vitoria, ce pourquoi il envoya sa nièce Pilar à la dite ville le chercher. Malheureusement, elle revint désolée expliquant qu'alors qu'elle revenait avec ce fichier, les autorités espagnoles le lui avaient confisqué à la frontière, prétendant que le fichier contenait des documents dangereux. José Miguel raconta l'incident aux autorités allemandes et dès le lendemain, elles lui remirent son fichier.

Alors que la guerre mondiale était achevée et que les séquelles de la guerre civile espagnole subsistaient, Mr. Mateo Múgica, l'évêque exilé de Vitoria, écrit le document "Imperatifs de ma conscience". José Miguel de Barandiarán est le modèle qui inspire ce document, qui est une note discordante de l'acquiescement de l'épiscopat espagnol face à l'insurrection du Général Franco.

Dans le domaine de la recherche, l'année 1916, Barandiarán créa "Ikuska, Instituto Vasco de Investigación", qui est en réalité la continuation de la "Sociedad de Eusko-Folklore" crée à Vitoria en 1921. Ikuska a comme objectif promouvoir l'étude de la population des Pyrénées Atlantiques et étudier la forme de vie traditionnelle. Elle tente de même d'étudier la trace de l'homme préhistorique et sa culture dans la région des Pyrénées. Parmi les membres collectifs de Ikuska, se trouve des institutions de Bayonne, Bordeaux, Paris, Toulouse, Stockholm, Helsinki, Los Angeles, Berkeley, etc. Ainsi commença la parution de la revue Ikuska, où d'importants travaux y étaient publiés entre 1946 et 1951, date où elle disparut.

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Pendant ces années, José Miguel participe intensément à des Congrès et Conférences Internationales. Entre 1946 et 1951, il y participa à Londres, Oxford, trois fois à Paris, deux à Bruxelles,

D'autre part, en 1917, se créa une autre revue, Eusko-Jakintza, dont le but était compléter les possibles absences de la RIEV (Revista Internacional de los Estudios Vascos-Revue Internationale des Etudes Basques) publiée de 1907 à 1936. José Miguel fut chargé de diriger cette revue.

A cette époque, José Miguel commence plus sérieusement à tenter de retourner à son village natal. Il y avait eu d'autres intentions auparavant, mais l'existence d'une fiche à la Direction Générale de Sécurité de Madrid, l'accusant de philo-juif et philo-maçon, le fit perdre confiance pour entreprendre le retour.

Néanmoins, pendant ces années, une série de démarches faites par la "Sociedad de Ciencias Aranzadi" de San Sebastián et de la "Sociedad Bascongada de los Amigos del País" obtinrent de meilleurs résultats. Le point décisif de ces démarches fut apporté par le Prof. A. Tovar, Recteur de l'Université de Salamanca qui, ayant crée la Chaire "Larramendi" d'Etudes Basques à cette Université, souhaitait que José Miguel fût le premier professeur invité à l'occuper. D'autre part, les garanties de sécurité qu'on lui offrait, semblaient de confiance.

1953: Retour à Ataun

Enfin, en octobre 1953, après 17 ans d'exil, il retourna à son village d'origine. Quelques jours plus tard, il inaugurait à Salamanca la Chaire mentionnée, avec une série de 10 conférences.

Pendant ce temps, sa nièce Pilar, avait fait construire, employant comme modèle la maison Bidartea de Sara, la maison qu'habite encore Pilar dans l'actualité, où et avec qui vécut José Miguel jusqu'à sa mort. Ils l'appelèrent Sara.

Peu après son retour, il initia les pèlerinages au Sanctuaire d'Aranzazu, pèlerinages qu'il avait l'habitude de faire avec ses nièces et neveux tous les ans. Pendant ce premier pèlerinage, venant de Katabera et traversant Urbía, alors que ces neveux se reposaient un moment, il avança seul jusqu'au dolmen d'Artzanburu et le trouva comme ils l'avaient laissé après les fouilles, 35 ans auparavant. Comment ne pas se souvenir de ses amis et collaborateurs Aranzadi et Eguren. Il leurs dit un répons là, sur ce tombeau préhistorique.

Un an après son retour, il recommença avec les fouilles archéologiques dans la grotte d'Urtiaga, avec le patronage de la "Sociedad de Ciencias Aranzadi" et précisement sur le même gisement qu'il dut abandonner 18 ans avant.

En 1956, il commença les fouilles de l'important gisement de Lezetxiki à Mondragón et en 1960, celles d'Aitzbitarte IV à Rentería. Ces gisements devinrent à leur tour des écoles de champ, où les jeunes préhistoriens, qui venaient de terminer leurs études à cette époque (J. Altuna, J.M. Apellániz, I. Barandiarán... ) apprirent les techniques de champ sous la direction de José Miguel.

Ce fait eut un effet multiplicateur. Ces jeunes préhistoriens firent des fouilles pour leur compte et petit à petit, occupant des chaires d'enseignement, commencent à avoir des disciples et cela garantit et accroit énormement la recherche préhistorique dans le Pays Basque.

Le résultat de ces recherches sont, entre autres, les grandes découvertes des importants sanctuaires d'art rupestre d'Altxerri (Aia) et Ekain (Deba), dont les premières études furent dirigées par José Miguel, avec la collaboration de ses disciples.

José Miguel de Barandiarán réalisa, lors de la dernière étape de sa vie, jusqu'en 1975, une autre grande expédition de fouilles archéologiques en Guipúzcoa, Alava et Biscaye, àpart les déjà citées d'Urtiaga, Lezetxiki et Aitzbitarte.

D'autre part il reprit les recherches ethnographiques dans la "Sociedad de Ciencias Aranzadi" et mit à nouveau en marche la parution de l'Annuaire de Eusko-Folklore, que cette Société publia jusqu'en 1961, date où, par volonté de José Miguel, l'Annuaire retourna à la récemment réapparue "Sociedad de Estudios Vascos", où l'Annuaire était né et avait été publié durant sa première étape.

En même temps, la revue Munibe de la "Sociedad de Ciencias Aranzadi" rétablit la parution des "Hojas de Eusko-Folklore. Materiales y Cuestionarios". Le projet de réalisation de l'Atlas Ethnographique du Pays Basque longtemps mijoté par José Miguel, surgit à cette époque. Le but était d'aller au delà de la phase des recherches isolées et arriver, grâce à l'élaboration de monographies dans toutes les régions du Pays, employant la même méthode, à determiner le territoire des différentes manifestations culturelles, pour approfondir beaucoup plus le monde de la culture basque. Parallèlement, il fallait étudier la transition culturelle que subissait le Pays. Pour mener à bien ce projet, l'Université de Navarre invita José Miguel en 1964 à occuper une chaire d'Ethnologie Basque dans cette Université, ce qui supposait une aide précieuse. José Miguel accepta l'invitation et profita de l'occasion pour former le Groupe Etniker de Navarre, dont la tâche était de réaliser des recherches de champ, suivant la méthodologie qu'il avait développée dans un nouveau questionnaire.

Plus tard, ces Groupes Etniker se sont repartis à travers de Guipúzcoa, Biscaye et Alava et son travail, multiplié de la même manière que l'archéologique, s'étend de nos jours sur une grande partie de notre géographie, et l'ambitieux projet d'élaborer un Atlas Ethnographique prend forme aujourd'hui.

Tous ces travaux sont recompensés dans le domaine académique avec trois Doctorats "Honoris causa" accordés à José Miguel de Barandiarán par les Universités du Pays Basque (1978), Deusto (1986) et Complutense de Madrid (1987).

Voilà la vie de José Miguel de Barandiarán. Il continua de travailler jusqu'au jour de sa mort. Vers la fin de 1989, il publia l'oeuvre "Mythes du Peuple Basque" et avec 100 ans, il travaillait en corrigeant pour sa parution, une série de recherches ethnographiques qui avaient été réalisées en un temps passé dans le village navarrais de Ezkurra.

José Miguel mourut le 21 décembre 1991, 10 jours avant de célébrer ses 102 ans.

Bref curriculum: de 1889 à 1955

Mr. José Miguel de Barandiarán est né le 31 Décembre 1889 à Ataun (Guipúzcoa).

Il étudia humanités au Préceptorat de Baliarrain (Guipúzcoa) ainsi que philosophie et théologie au Séminaire Conciliaire de Vitoria.

L´été de 1913, il assista aux cours que le Professeur Wundt, auteur de l´oeuvre VOLKERPSYCHOLOGIE, donna à l´université de Leipzig. L´aide et méthodes de ce professeur ont marqué l´orientation de ses recherches anthropologiques et ethnographiques postérieures.

Il est ordonné prêtre à la fin de 1914 et obtient la licence de Théologie à l´Université Ecclésiastique de Burgos en 1915.

En 1916, il publia dans la revue EUSKALERRIAREN ALDE, parue à San Sebastián, son premier travail intitulé « Ataun au Moyen Age ».

En tant que professeur au séminaire de Vitoria, il prononça le discours d´inauguration du cours 1917-18, utilisant comme sujet la préhistoire basque. Grâce à la publication de ce discours, Barandiarán entra en contact avec l´éminent préhistorien français Henri Breuil et par l´intermédiaire de celui là, il contacta le préhistorien allemand Hugo Obermaier.

Pendant cette même année de 1917, il avait entré en contact pour la première fois avec celui qui deviendrait son précepteur, le Dr. Aranzadi, professeur à l´Université de Barcelone à cette même époque. José Miguel de Barandiarán, le Dr. Aranzadi et le Dr. Eguren, professeur à l´université d´Oviedo, forment ainsi une équipe d´archéologues qui travaillèrent 20 années ensemble, jusqu´à 1936.

En 1922, Barandiarán et le professeur Aranzadi voyagent par presque toute l´Europe, visitant des musées et institutions à Paris, Cologne, Mayence, Munich, Leipzig, Berlin, Hollande, Aix-la-Chapelle, Tilburg.

Dans cette dernière ville hollandaise, il présente en décembre son rapport sur La Religion des Anciens Basques au Congrès International d´Ethnologie Religieuse.

En 1926, il est nommé recteur du séminaire d´Aguirre et vice-recteur du séminaire conciliaire. D´après son ami et collaborateur Mr. Manuel de Lekuona, Barandiarán a été le grand inspirateur d´une réforme radicale dans le sens scientifique, des études du séminaire de Vitoria et dans un sens plus large, des études basques, favorisant les sciences naturelles et anthropologiques.

En 1929, il voyage de nouveau avec le Dr. Aranzadi, visitant des sociétés et instituts anthropologiques à Barcelone, Lyon, Genève, Berne, Zurich, Vienne, Innsbruck, Lucerne, Interlaken et Bordeaux.

Dans la période comprise entre 1917 et 1936, José Miguel de Barandiarán réalise, en compagnie des docteurs Aranzadi et Eguren, des fouilles archéologiques systématiques de l´ensemble du Pays Basque : dolmens d´Aralar (1917), Aizgorri (1918), Ataun-Burunda (1919), Altzania (1920), Encia and Elosua Placencia (1921), Belabieta et Urbasa et les grottes artificielles de Santimamiñe (1924,1925 et 1931), Lumentxa en 1925, grottes d´ Ermittia ainsi que d´autres en Guipúzcoa (1924 et 1927), Bolinkoba (1933), Urtiaga-itziar (1936).

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En 1931, il publia l´oeuvre Brève Histoire de l´Homme Primitif, parmi les travails qu´il était en train de publier dans le « Anuario de Eusko Folklore » (Annuaire d´Eusko Folklore).

En 1934, il publie en euskera et espagnol son oeuvre de synthèse : L´Homme Primitif du Pays Basque.

En 1935, il est nommé membre du conseil permanent du Congrès International d´Anthropologie et Ethnographie, à Londres.

En 1939, il participe au Congrès International d´Anthropologie à Copenhague avec une conférence sur Les Anciennes Religions des Basques.

Comme résultat de la guerre civile, il habite de 1936 à 1953 dans le département des Bas Pyrénées et en 1942, il se rend au village de Sara.

En 1946, Barandiarán créa l´Institut Basque de Recherches appelé Ikuska et commença à publier un bulletin des recherches réalisées appelé aussi Ikuska.

En 1947, il est nommé directeur de la « Sociedad Internacional de Estudios Vascos ». A la publication de cette société, Eusko Jakintza, participent les experts européens plus renommés dans le domaine des études basques.

Durant la période comprise entre 1946 et 1950, Barandiarán participa intensément à des Congrès et Conférences Internationales : Londres et Oxford (1946). Paris, Congrès d´Archéocivilisation (juillet 1947), Musée de l´homme (septembre 1947), Paris (1948), Bruxelles (1948), Bruxelles (1949).

En 1953, il retourne au Pays Basque et donne une conférence sur L´Etat Actuel des Etudes Basques à l´université de Salamanca, acceptant ainsi l´invitation de son recteur, le professeur Tovar.

Bref curriculum: de 1956 à 1991

En 1956, il commence à rééditer le « Anuario de Eusko Folklore » à partir du tome XV, avec le patronage de la « Sociedad de Ciencias Aranzadi » et il reprend ses recherches archéologiques, créant des nouvelles équipes de jeunes chercheurs. Fouilles des gisements de Leizetxiki, Aitzbitarte, Kurtzia, Atxeta, Urtiaga, Axlor, Ekain, entre autres.

De 1965 à 1977, il occupe la chaire d´Ethnologie Basque créée à l´Université de Navarre. Il dresse le plan Etniker, formant dans toutes les régions basques, des équipes de chercheurs et collaborateurs dont la tâche était de réaliser un plan systématique de recherche ethnographique dans le but d´élaborer l´Atlas Ethnographique du Pays Basque.

En 1972, l´encyclopédie basque de Bilbao commence à publier ses oeuvres complètes qui occupent un total de 22 tomes.

En 1973, il créa le groupe de recherche ethnographique Etniker Biscaye qui siège à la Euskal Bibliothèque Labayru de Derio.

En 1976, en compagnie de Mr. Manuel Lekuona, Drs. Irigaray et Garate, Mr. Manuel de Irujo et Mr. Agustín Zumalabe, membres de la dernière assemblée permanente de la « Sociedad de Estudios Vascos », il met en marche cette Société à nouveau. Lors de l´assemblée générale d´Oñate, en septembre de cette même année, il est nommé président de Eusko Ikaskuntza à l´unanimité.

En avril 1978, il est nommé Docteur Honoris Causa par l´Université du Pays Basque et en 1981 par la Faculté de Théologie de Vitoria.

En 1983, il est nommé enfant chéri de la province par le Conseil « Foral » de Guipúzcoa.

En octobre 1986, il est nommé Docteur Honoris Causa par l´Université de Deusto.

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Le 28 janvier 1987, dans un acte solennel, célébré au grand amphithéâtre de l´Université Complutense de Madrid et en présence de toute l´assemblée des professeurs, il reçoit le Doctorat Honoris Causa.

En décembre 1987, Eusko Jaurlaritza (le Gouvernement Basque) lui accorde la croix de l´arbre de Gernika.

José Miguel de Barandiarán mourut à Ataun, le 21 décembre 1991, à l´âge de 101 ans.

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